forest

Depuis la nuit des temps, l’évolution de la forêt est intimement
liée à celle de l’être humain. Devenant sédentaires, les peuples de chasseurs cueilleurs, déboisent des parcelles de territoire pour
en faire des terres de culture et d’élevage.

Au bas moyen-âge, le mot foresta, forest en langue romane,
puis forêt, désigne un terrain sur lequel on a prononcé
une proscription, afin d’en faire un territoire réservé à la chasse seigneuriale. Les arbres commencent alors à pousser dans
ces campagnes soustraites aux cultures. 

Au fil du temps, la société agricole puis industrielle façonne, maîtrise et domestique la forêt, selon ses besoins et la vision
que l’homme a de ces espaces boisés. Des législations
sont édictées à son sujet, la soumettant à une politique et une planification forestière. Elle est laissée à l’état dit naturel,
quand le choix est fait de ne pas intervenir dans sa gestion.

Ainsi, la superficie, la structure, la composition des forêts, découlent des actions humaines au cours des siècles passés, et les interventions actuelles influeront sur les forêts de demain.

Pourtant, bien qu’elle soit l’objet d’une transformation due à
des interventions humaines, la forêt conserve l’image d’un milieu naturel.

Dans l’histoire de la civilisation occidentale la forêt représente
un monde à part. Elle nourrit notre imaginaire et fait partie
de notre héritage culturel. La forêt nous habite, transmise par
la littérature, la philosophie, les contes et légendes, les récits écrits ou oraux. Elle fait partie de notre mémoire collective.

Mon travail photographique évoque le décalage entre
la perception que l’on a de la forêt et sa réalité objective.